Hypnose et Deuil

C’est par l’expérience pratique, réfléchie et organisée dans la pensée, que je me légitime ici en face de vous. Vous faire partager cette expérience mise en mots et la prolonger en lui donnant du sens… voilà le challenge de ma présence ici.

L’hypnose et le deuil… c’est le thème que j’ai choisi d’aborder pour vous aujourd’hui.

Nous savons tous maintenant ce qu’est l’hypnose, et le deuil n’a probablement pas de grand secret pour chacun de vous, c’est pourquoi nous ne ferons surtout pas… l’impasse sur la définition des deux. Je pourrais vous parler de chacun de deux pendant des heures, et j’ai 30 minutes pour aborder les deux conjointement…. C’est déjà un effet de l’hypnose : la distorsion temporelle ! je vais donc vous en parler pendant des heures en 30 minutes…

L’hypnose, c’est ça : (je tiens une noix à la main !) Et c’est vraiment ça !

Comme dans la chanson de Charles Trenet : L’hypnose, c’est la coquille de cette noix dans laquelle on peut TOUT mettre. Et c’est cela qui en fait un outil hors du commun : liberté, créativité, accès à tous les possibles…
Un outil, et pas une réponse . Un outil parmi d’autres. Le professionnel sait quel outil il va utiliser, parce qu’il sait comment ou pourquoi il va s’en servir. Pour ma part, j’utilise l’hypnose, la pnl, la modélisation symbolique et les mouvements alternatifs…. Mais c’est plutôt moi qui choisis mes outils dans chaque situation…
Je suis toujours amusée par les quelques personnes qui, pour prendre rendez-vous, disent « je voudrais une séance d’hypnose ». Comme si ils déposaient leur voiture chez le garagiste en demandant un tour de clé de 12, ou allaient chez le dentiste en réclamant un coup de fraise…
L’hypnose est vue comme une réponse, alors qu’elle n’est qu’un outil.

Et cependant, même si c’est le praticien qui utilise, c’est bien le patient qui « remplit » sa noix avec ce qu’il va y mettre de lui-même, je devrais dire de soi-même. … à tel point que l’un de mes professeurs disait « si le patient est motivé par le changement, il se peut que le changement intervienne au moment où il franchit la porte de votre bureau –voire quand il met son ticket de stationnement dans sa voiture»….

Mais tout comme Milton Erickson « semait des graines » tout au long de ses séances de travail, même un patient hyper motivé ne nous dispense pas d’évoquer pour lui le contenu de cette noix ….et d’y mettre le meilleur.

Je suis venue à l’hypnose tout naturellement, ayant été bercée par les commentaires maternels sur les écrits de Freud au sujet de ses expériences d’hypnose… il s’est cependant passé 30 ans entre les deux.
Mais voilà que ma meilleure amie est atteinte de fibromyalgie, et que ses douleurs sont un tel handicap pour elle ! Je participe alors à un stage de découverte sur l’hypnose, qui inclue surtout de la démonstration d’hypnose de spectacle, à dire vrai. Mais dans ma tête, jaillit cette idée que personne –comment était-ce possible ?- que personne n’avait eue avant moi : et si on pouvait soigner par ce procédé ? Soigner par l’hypnose, au lieu de faire des singeries inutiles, irrespectueuses ou dommageables ? Est-ce que ce ne serait pas une bonne idée ?

Bon, d’accord, cette idée avant-gardiste avait déjà largement été explorée, mais je ne le savais pas encore ! à ce moment-là, j’étais explorateur. J’ai donc induit une transe hypnotique chez mon amie, qui était non seulement très volontaire pour l’expérience,(à un certain stade de souffrance, on est très volontaire pour s’en débarrasser, au-delà de tout) mais aussi un excellent sujet hypnotique. Mais…… une fois que j’aie eu constaté avec un peu de satisfaction d’abord et beaucoup d’embarras ensuite que je l’avais effectivement conduite à la transe (je la soupçonne quand même un peu d’y être allée toute seule, mais bon…) je ne savais pas quoi faire avec ! Revoilà mon idée de (noix). J’avais la coquille, bon, mais elle était vide !

Pour finir, et parce que je lui avais promis de faire « quelque chose », j’ai mis des choses dans la noix… j’ai repris son vocabulaire quand elle parlait de ses douleurs, il y avait des nœuds, j’ai dénoué. Il y avait de grenouilles reliées à des électrodes qui tressautaient dans ses bras, j’ai coupé le courant et relâché les grenouilles dans un décor de nature paradisiaque…. Et j’ai ramené ma copine à son environnement habituel. Et là, le bilan : Elle n’a pas eu de douleurs pendant 5 jours pleins. Elle était prête à me servir de cobaye à vie ! Pour moi, c’était décidé : je cherche, et j’étudie. C’était…. Incroyable : L’hypnose thérapeutique était née !

…C’est là que j’ai compris que d’autres avaient déjà eu la même idée, et je dois dire que ça m’a beaucoup facilité les choses… j’ai donc suivi plusieurs formations, dont une avec Stephen Brooks, du British Hypnosis Research, sur une année complète à temps plein, ne voulant pas faire les choses à moitié, et j’ai embrayé sur des formations continues avec les instituts Milton Erickson et l’association française de nouvelle hypnose… A l’époque on m’aurait dit que je ferais mes 35 heures moins de deux ans après, je ne l’aurais pas cru. Mais l’hypnose est un excellent outil, et la demande est réelle. Parce que les résultats aussi !

Pour ce qui est du deuil, je vous emmène en Chine. La couleur du deuil en Chine est le blanc. Non pas que le blanc soit considéré comme une couleur triste, et voilà une façon intéressante de se poser une autre question : où est la tristesse ? Dans la mort ou dans le deuil ? Souvent, on confond les deux dans la même réalité. Si un lien existe effectivement entre les deux, il n’est pas automatique : il y a des décès qui ne nous rendent pas tristes, et des deuils douloureux qui ne font pas suite à une mort.

La mort est un événement. En tant que tel, elle n’est ni triste ni gaie. Elle intervient, simplement. C’est incontestablement le deuil qui est empreint de tristesse, et pas la mort en elle-même.

Le deuil, c’est un processus qui consiste à tourner une page sur une période de vie. Que ce soit à cause d’un décès ou d‘un départ, ou d’un changement quel qu’il soit, le deuil est une étape indispensable à l’évolution de chacun d’entre nous. Quel enfant n’a pas eu du mal à faire le deuil de sa tétine? ou D’être porté dans les bras à la demande ?faire le deuil de sa maîtresse d ‘école en changeant de classe ? et ce n’est que le début d’une longue série de toute une vie….

Tous les processus de deuil incluent la tristesse, car la tristesse est l’émotion dont le rôle de base est d’être utile à tourner les pages. En ce sens, la tristesse est une émotion extrêmement bienvenue dans notre vie. A ne pas confondre avec la dépression d’une part, et la rage d’autre part, qui sont toutes deux destructrices, et proviennent d’un déficit certain dans la gestion des émotions… Si vous désirez creuser la question, au cas où elle ne vous serait pas familière, je vous recommande les petits livres de Christel Petitcollin, qui a le mérite de faire simple, concret, efficace et subtile.

Le Dr Elisabeth Kubler Ross, dont la majeure partie de la carrière s’est faite auprès des personnes en grande maladie ou en fin de vie, a défini les 5 étapes de deuil telles qu’elle a pu les observer, et nous parle de ces étapes dans ses ouvrages : « la mort est un nouveau soleil », ou encore la mort est une question vitale », incontournables sur le sujet.
5 étapes.

Tout d’abord, le choc ou le déni. D’ailleurs, très souvent, le premier mot qui suit l’annonce d’un décès est « non ! », quel que soit le ton employé… « Non, c’est pas possible ? je l’ai vu avant-hier ! » Ou «oh non ! Pas elle ! » Puis la colère : « pourquoi lui ? » « Comment ça se fait qu’on n’a pas pu la sauver ? ». Ensuite, le marchandage : « tout, mais pas ça » en résume assez bien l’idée. pour arriver à la tristesse puis l’ acceptation.

Tout le monde ne suit pas ces 5 étapes obligatoirement, mais elles figurent toujours dans cet ordre. Ainsi, la tristesse est véritablement le tournant du processus. C’est elle qui permet l’acceptation. Or nombre de personnes se retrouvent bloquées et dans l’impossibilité d’en arriver là. Les raisons sont toutes simples : blocage dans le déni ou sous le choc. Ou bien il reste de la colère contre soi (culpabilité) ou contre le défunt. Ou bien on cherche encore les termes de marchandage…

Et à l’origine de cela, nous trouvons toujours le fait que la personne en deuil n’a pas eu l’occasion ou la possibilité de clore la relation avec le défunt avant son départ. Deuil brutal, ou géographiquement lointain, ou encore imprévu –que ce soit prévisible ou non, c’est là que le déni intervient-… et toutes ces situations qui peuvent rester en suspens entre le défunt et celui qui reste… les promesses non réalisées, les regrets coupables, les menaces en l’air et les conflits, etc…

En guise d’exemple concret, et solide, je vous livre le cas de Marina : son frère est décédé à 19ans d’un accident de voiture quand elle en avait 15. Ça aurait pu être « simplement » un deuil pénible, mais ça a été un deuil impossible : Dans le mois qui a précédé le décès, le frère de Marina et son père s’étaient disputés de façon très violente à plusieurs reprises ; l’un et l’autre en venaient aux mains, le fils a même menacé son père d’un coup de fusil prochain…

Dans ce contexte, Marina ne peut pas faire son deuil : Toute la famille redoutait qu’un crime arrive, et voilà que c’est un accident extérieur qui met un terme à la menace ! Le fils parlait de tuer le père, le fils est tué. C’est comme si une justice immanente avait fait le choix de vie et de mort parmi les antagonistes. Et chez Marina, cette position cruelle : si ça se trouve, elle aurait préféré que ce soit son père qui soit tué, si elle était obligée d’en perdre un des deux. Parce que c’est insupportable de croire une seule seconde que c’est juste que ce soit son frère plutôt que son père qui meurt…. Et ça aurait été pareil dans l’autre sens, bien sûr !! J’entends tout cela quand Marina m’explique qu’avant elle n’était pas spécialement proche de son frère, mais le savoir décédé lui a donné l’impression de perdre bien plus qu’un frère.

Bien sûr, cette pensée qui balance entre les deux est inconsciente, mais en termes de blocage du deuil, elle fait des ravages. Marina ne peut plus être en relation normale avec son père, comme si elle lui reprochait le décès immanent de son frère, et en même temps, elle se sent coupable d’avoir quasiment fait un choix contraire (marchandage) car elle a perdu son frère de façon très brutale, alors que le conflit père-fils n’a pas été résolu.

La famille vivait à l’heure de ce conflit, il est donc impossible de résoudre la situation de deuil en marge du conflit de façon naturelle.
A partir de là, un deuil qui résiste peut durer des années. Plus exactement, il n’y a aucune raison qu’il n’évolue de lui-même. Mon Professeur et ami, Stephen Brooks, fondateur du British Hypnosis Research, a pour habitude de dire qu’un problème est comparable à une transe qui ne serait pas achevée. C’est exactement cela. L’inachevé est à juste à poursuivre, finir et résoudre.

La plus longue durée que j’ai eue à « réparer » était 30 années pour une maman en deuil d’un bébé, et 42 années pour une jeune fille ayant perdu sa meilleure amie… En fait, la durée n’intervient en rien sur la capacité à « renouer les fils de l’histoire pour clore ce qui doit être clos »

Les symptômes d’un deuil qui n’est pas terminé sont nombreux et extrêmement variés –souvent improbables. De ce fait, lorsque j’identifie dans une anamnèse qu’un deuil est problématique, je pars directement dans cette direction avant toute autre chose, même si ce n’est apparemment pas l’objet de la demande de la personne –en lui expliquant cette démarche-.

Avant toute autre chose parce que la surprise des changements opérés par le travail de deuil est toujours immense et nouvelle… car personne ne sait tout ce que peut continuer la fameuse noix… comprenez aussi bien le contenu du travail hypnotique, que cette métaphore du cerveau que la noix représente si bien…

lorsque j’ai vu Alban, 19 ans, la première fois, il se plaignait de ne pas avoir confiance en lui, de ce que sa petite amie était trop bien pour lui, et qu’il n’arriverait à rien dans la vie. Très vite, il me parle de sa grand-mère décédée il y a 5 ans, et qui s’était occupée de lui pendant une partie de son enfance. Le deuil n’est pas fait. Nous commençons donc par là, en hypnose.

Lorsque j’ai revu Alban, 15 jours après, pour travailler sur son désir de confiance en soi, j’ai eu du mal à le reconnaitre. Il se tenait plus droit, le regard ouvert et lumineux, il me dit qu’il va très bien, qu’il sait qu’il arrivera à réussir tout ce qu’il entreprend si il s’y investit, et que sa petite amie et lui, c’est « que du bonheur ». Confiance en soi ? no problem ! tout va bien !.. et même « est-ce qu’il y a eu un moment où ca n’allait pas ? »

Lorsque j’ai rencontré Nadine, c’était suite à un mail où elle me disait « je n’ai plus gout à rien, si je n’avais pas mes deux petites filles, je me serais déjà jetée dans la Seine. Vous êtes mon dernier espoir ». –eh bien oui !! ….. la Seine passe aussi à Vernon ! … Je la reçois et là, -bingo !- problème de deuil : Son père, décédé il y a 8 ans, alors qu’elle n’était pas encore maman et qu’elle se sentait perdue dans la vie… Travail de deuil prioritaire, comme je le lui explique. Je la revois la semaine suivante : rayonnante ! « Mais, me dit-elle, je n’aime pas ma silhouette, quand même ». Eh oui, le travail de Deuil ne fait quand même pas TOUT !

Quelques bons conseils d’achats de lingerie et quelques recadrages plus tard, la voilà « toute neuve » : sa vie a changé en trois séances de travail, -je peux vous dire qu’elle m’a profondément touchée.
Romain, lui, 30 ans, m’est adressé par son médecin : il ne dort plus, ça devient dramatique, rien n’y fait. Romain me parle du décès de son père, il y a 2 ans, quand ses problèmes de sommeil ont commencé. Je découvre qu’il porte la gourmette paternelle, écoute en boucle dans la voiture la K7 audio de la chanson« mon vieux » en pleurant, et s’est approprié dans son portefeuille les documents de son père : carte d’identité, permis de conduire, etc. il ne passe pas un matin sans aller saluer la photo de son défunt sur la commode de la salle à manger. ..

Il a repris le flambeau de son père dans les jardins ouvriers, et s’est porté volontaire pour assumer les tâches que son père assumait au sein d’une association… Je propose le travail de deuil illico !!

La semaine suivante, il revient : il a retrouvé le sommeil, il dort comme un bébé ! il est tout heureux de cela. Au passage, il me dit avoir rangé de lui-même les affaires de son père dans une boite au grenier, et il a changé de K7 audio dans la voiture … par contre, me dit-il, depuis l’inhumation de son père, il est allergique aux fruits. Il faut dire qu’au retour de l’inhumation, son oncle a invité tout le monde et a servi des fruits frais pendant que toute la famille parlait du défunt et de tout ce qui faisait sensation autour….

Depuis ce jour, Romain ne peut pas consommer de fruits sans avoir une réaction très forte. Nous travaillons donc cette deuxième séance autour de cette allergie programmée. Elle disparaît sans laisser de traces, car une fois le deuil fait, elle n’avait plus d’utilité.

Le travail de deuil avec l’hypnose se fait très simplement à travers ce qu’on appelle un « surplus de réalité ».
Comme je l’évoquais tout à l’heure, il est question de clore une relation, de reprendre quelque chose là où ça s’est arrêté et d’y porter une conclusion naturelle.

Le surplus de réalité, c’est cette façon de travailler en hypnose qui permet d’ajouter quelque chose à une situation inachevée. Cela demande une attention particulière pour être fait dans des conditions de déontologie. On a tous entendu parler des histoires de faux souvenirs induits par l’hypnose, et il est hors de question d’en arriver là.

Un surplus de réalité, comme son nom l’indique, ajoute quelque chose sans rien retrancher. On va le pratiquer dans un cadre opératoire où il sera évident que c’est une fiction.

L’inconscient prend la fiction au pied de la lettre et c’est pour cela que ca fonctionne. Le conscient restera sur ses souvenirs inchangés, c’est pour cela que nous pouvons le faire.

Concrètement, l’induction très rapide se fait à travers une relaxation calme, et le travail se fera par visualisation. Je demande à la personne de se situer dans une pièce toute blanche et neutre, mais confortable et juste lumineuse comme il faut pour y être bien. J’insiste sur le fait d’inventer le décor.

Dans cette pièce qui se trouve en plein milieu d’une forêt, il va faire venir à lui le défunt. Sous quelque apparence que ce soit, parfois sans image, d’ailleurs, et peu importe. Je suggère simplement de le voir arriver avec la meilleure image qu’on ait gardé de lui, ou simplement savoir qu’il est là.

Alors commencera le dialogue entre les deux personnes, qui sera guidé : Tout naturellement, ne s’étant pas vus depuis si longtemps, on se regarde, on se donne des nouvelles… puis deux moments significatifs : retrouver des bons souvenirs enfouis, comme un cadeau, soit maintenant, soit plus tard dans la journée ou dans la semaine.. c’est à dire retrouver la capacité à se distancier, avoir renoué le fil des choses pour les rendre accessibles à travers tous les épisodes de vie… et se dire la violence de ce deuil, avec les circonstances qui lui ont été propres. C’est là qu’intervient le moment de dialogue intérieur avec le défunt, où il va être possible d’évoquer ce qui ne l’a pas été au bon moment, ce qui aurait dû l’être, ce qu’on regrette de n’avoir pas dit, etc. C’est là qu’on va régler les histoires de culpabilité ou de colères contre le défunt. C’est là que tout est possible.

Parfois, et selon l’histoire qui m’a été confiée, je propose des pistes de dialogue, je rappelle des éléments importants à évoquer. Parfois, je suggère que la personne entend son défunt lui dire ce qu’il a besoin d’entendre (je n’ai pas à donner le détail, car i ne m’appartient pas, sauf si ça a été clairement exprimé par la personne avant le travail)

Enfin, je guide la fin de la séquence, en demandant à la personne en travail de choisir la meilleure façon de dire au revoir à son défunt pour qu’il puisse retourner là d’où il vient, là où est sa place maintenant. Et j’insiste avec douceur sur la nécessité de l’autoriser à s’éloigner, à partir pour de bon, maintenant que tout est en ordre.
Il m’est arrivé deux fois que la personne refuse de laisser partir son défunt. Dans un cas, i y avait une colère insuffisamment reconnue, dans l’autre, une mauvaise compréhension du processus de deuil, la personne ne s’est pas sentie de taille, elle a cru devoir « perdre « son défunt une deuxième fois… alors qu’au contraire on le retrouve..

Dans un des cas, après un délai nécessaire de travail intérieur, ça a pu se refaire sereinement plus tard. Dans l’autre cas, la personne, qui avait pourtant accepté au départ ce travail de deuil –elle était venue spécialement pour cela- n’a pas voulu achever la démarche. C’est sa liberté.

Lorsqu’il s’agit d’un enfant décédé, je propose une démarche symbolique d’accompagnement par la plantation d’un arbre bien vivant.
Lorsqu’il s’agit d’un défunt haï, alors il va être nécessaire de proposer un apaisement au cours de la démarche, souvent à partir de dé-focalisation de la position d’observation. Un père qui n’a pas été compétent, ca existe. Reconnaître qu’on attendait cette compétence sans prendre en compte l’incompétence réelle, c’est déjà changer de point de vue sur la situation. Le dire directement à l’intéressé dans ce surplus de réalité, c’est une réparation.

A noter que bien souvent cependant, et d’autant plus qu’il s’agit d’un défunt ayant eu autorité, ces situations de haine sont assorties de l’auto- victimisation de la personne en deuil dans toutes sortes de situations de vie, ce qui peut nous amener à prolonger un travail dans la direction de sa responsabilisation. –c’est tout un autre sujet.

Voilà comment on peut réaliser ce travail de deuil en respect total avec la personne en deuil.
L’aspect des croyances est souvent un plus lorsqu’il peut être évoqué. J’aime par-dessus tout échanger avec tout un chacun au sujet de la Mort, cet évènement de la Vie qui lui donne son sens le plus profond. La mort en tant qu’élément indispensable à la valeur de la Vie – ce qui est si évident que n’importe quel jeu a besoin d ‘un enjeu de perte, de disqualification, ou de fin de la partie, faute de quoi il serait sans intérêt… la Mort qui mérite la couleur blanche des chinois en tant que cet événement de la Vie auquel tant de monde de nos jours commence à apporter un regard de plus en plus curieux et émerveillé.

Je m’en voudrais de ne pas citer le Docteur Jean-Michel Charbonnier, pour citer un membre de la Faculté, qui publie de nos jours de nombreux ouvrages passionnants sur ses découvertes en la matière… il y aurait tant à dire encore !

Voilà… Je me tiens à votre disposition pour d’autres questions sur ce sujet, que j’aurais omis d’évoquer, ou que le temps m’aurait obligée à mettre de côté, et que vous voudriez évoquer quand même au risque de faire sauter la pause de cet après-midi….

merci à toutes les personnes qui m’ont manifesté leur satisfaction à l’issue de la conférence.

Texte de mon intervention « Hypnose et Deuil  » .- Conférence Evreux 26/10/2012

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